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« Y’a du bon et y’a parfois du mauvais », Jean-Louis

Le Banlay

Lancé par la toute première Maison de quartier, dans les années 70, un concours ouvert aux habitants du Banlay a tenté de leur trouver un nom. Celui retenu, les “Banlayzards”, n’est resté que dans les mémoires des « anciens ». Ceux qui habitent depuis trente, quarante ou cinquante ans dans les trois tours ou la trentaine d’immeubles répartis dans le périmètre, à l’image de Jean-Paul, aujourd’hui retraité.

 

« J’ai aussi vu se développer les trois lycées »

 

« J’aurais bien aimé avoir une maison à moi. Mais comme je n’en ai jamais eu les moyens, je suis toujours resté ici. J’ai tout connu : la fête foraine et le bal annuel, vers les lycées. Les feux de la Saint-Jean, en juin. Le Café de la Cité, le bar chez Panarioux, la librairie de la rue du Banlay. La discothèque Le Millepattes, le Sempa, la fontaine, vers le lycée. Le gars qui torréfiait du café, rue des Tailles... J’ai aussi vu se développer les trois lycées, le CES Banlay, devenu Adam-Billaud, les écoles Blaise-Pascal ou Georges-Guynemer... J’ai fréquenté le Sup et le Il, les “grands magasins” des années 60-70. L’incontournable pharmacie Paillot et la boulangerie Thibaudat. Roger l’épicier, qui passait une fois par semaine avec son camion... C’est très loin tout ça ! »

 

Vincent, 23 ans, est, lui, de la « nouvelle génération » de Banlayzards. Il habite rue de Parigny depuis quinze ans. Pour autant, il ne va pas en cours sur place : « Après Fénelon, je suis allé à Saint-Cyr ». Et quand on lui demande pourquoi, il laisse entendre que, parfois, « c’est pas trop le top, dans le quartier ». Mixité sociale, précarité, « le quartier souffre », ajoute Jean-Louis. « Dans certaines familles, les enfants n’ont jamais vu leurs parents travailler. Pas de boulot, plus d’usines, pas de perspectives. C’est pas réjouissant. Heureusement qu’à Nevers, la vie n’est pas trop chère. »

 

Un commerçant de la rue Ernest-Renan va plus loin : « Pour le moment, c’est calme le soir. Mais l’été, c’est le “bordel”. Beaucoup de jeunes sont désœuvrés, ils mettent le bazar. Il y a des bandes rivales, entre le Banlay, les Bords-de-Loire et la Grande-Pâture, sur fond de petite délinquance. Parfois, “ça craint”. C’est pas la Seine-Saint-Denis ou la banlieue de Marseille. Mais cela n’a plus rien à voir avec le Banlay des années 70 ou 80 », regrette-t-il. Selon l’Insee, le revenu médian du secteur est de 7.500 € par an, contre 15.500 € en ville. C’est d’ailleurs dans cette zone que l’on trouve l’antenne des Restos du Cœur. « Pas de quoi noircir le tableau pour autant », fait remarquer Jean-Louis, de l’impasse Stévenot. Ici, comme partout, y’a du bon et y’a parfois du mauvais ».

 

Texte et photos : Dominique Souverain

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