« Ici, c’est un quartier qui vit, populaire et chaleureux. » Sophie Millot, professeur d’anglais à son domicile, au 34, rue Saint-Étienne, loue l’environnement dans lequel elle vit et travaille. Tout comme son amie, Catherine Gatelier, qui tient le salon de coiffure L’Appartement, décoré de mobilier marocain et indien.

 

« Ici, on aime surtout la vie qui s’y passe »

 

Les deux Neversoises ont toujours habité le quartier, la rue Creuse, la rue de la Barre ensuite et maintenant la rue Saint-Étienne. « Ça nous a plu assez vite. Ici, on aime surtout la vie qui s’y passe. Tout le monde se connaît, il y de la bienveillance, de la gentillesse les uns envers les autres », ajoute Sophie.

Nous faisons quelques pas dans la rue, Sophie embrasse une copine, prend des nouvelles d’une voisine, fait signe de la main à une autre connaissance. « Dès qu’il fait beau, mon voisin, Denis Pfalzgraf qui tient la librairie La Belle Nivernaise, sort des fauteuils sur le trottoir, on s’assoit autour d’un café, on discute comme dans un village. Et le samedi soir, c’est un peu un rituel, on se retrouve pour un apéro improvisé. On prend le saucisson à la charcuterie, chacun emmène quelque chose, on passe une heure, c’est sympa », poursuit-elle.

Croisée en chemin, l’esthéticienne de la rue, Évelyne Lavocat, confirme « cela fait trente-huit ans que je suis dans le quartier, il a toujours eu ce côté petit village ». Et de suggérer que la rue devienne semi-piétonne, « ça serait plus agréable pour se promener, on pourrait habiller les trottoirs avec de la verdure ».

En se baladant, on chemine inévitablement jusqu’à l’église Saint-Étienne. « Elle est sublime et très visitée par les touristes. Dommage, c’est un peu sale autour », regrette notre guide d’un jour.

Arrêt au Lounge Music Bar. Kader connaît le quartier depuis quinze ans et a repris l’établissement il y a trois ans. « C’est le quartier de l’amitié ici, c’est comme une famille, personne n’est anonyme. On a une mamie, Rose-Marie Fèbvre qui est une vraie figure. Elle est formidable, elle a un cœur gros comme ça. Elle vient à tous nos concerts », dit-il en rigolant.

 

« Le Saint-Germain-des-Près de Nevers »

 

En face, à l’angle des rues Saint-Étienne et du Charnier, « le cabinet médical est un lieu très important avec une kiné, un infirmier, une sage-femme et le médecin André Boyer. C’est quelqu’un de généreux. Il nous connaît tous, il fait du social aussi car il prend tout le monde », témoigne Kader.

À l’autre bout de la rue, un autre lieu incontournable, Le chat qui louche. Alain a repris le bar il y a trois ans, « justement parce que c’est un bar de quartier ». Toutes les semaines, il y organise des concerts, appréciés de tous. « C’est un peu le Saint-Germain-des-Près de Nevers », lance-t-il en rigolant.

Une ambiance à vous donner envie de déménager. Ce que ne fera pas Sophie. Elle restera fidèle.

 

Dominique Romeyer